Une vue de Gombe, le centre ville de Kinshasa. |
A un moment où le mariage entre personne de même
sexe continue d’alimenter les débats, en République démocratique du Congo les
mentalités face à l’homosexualité demeurent archaïques.
Peut-on
comprendre que dans une ville comme Kinshasa malgré plus de sept millions d’habitants, la
modernité reste mal acceptée ? Si les jeunes kinois aiment porter les
dernières tenues à la mode ou danser sur le dernier tube de P Square, Fally
Ipupa ou Chris Brown, ils sont encore confrontés aux coutumes.
En
effet, comme partout ailleurs en Afrique noire, la coutume reste omniprésente
dans le quotidien de la population. Même dans la religion, elle a réussi à s’y greffer et
reste indissociable à la vie des gens. Malgré la modernité, elle est là et
semble être devenue un repère pour les africains face à la domination de la
culture occidentale très véhiculée par les médias. Cependant, elle constitue
aussi une barrière face à l’évolution
des mœurs. Présentement, les mentalités
au Congo-Kinshasa sont plus que coincées suite aux préjugés hérités des
coutumes et des traditions ancestrales. A Kinshasa, le port du pantalon
continue d’être
un véritable problème pour les femmes.
Certaines personnes ne tolèrent pas une fille en pantalon en prétextant
que cela n’a
rien à voir avec la coutume. Il y a quelques années, plusieurs jeunes filles
ont carrément été dénudées en pleine rue parce qu’une rumeur aurait couru à propos de l’interdiction
du port du pantalon. La rumeur se révéla par la suite fausse mais le mal a été
fait car une partie de la population n’accepte
pas que les femmes s’habillent
avec un tel vêtement.
Cette
façon de mettre en avance les coutumes et les traditions prouvent que la
société congolaise n’est
pas encore prête à s’ouvrir
aux changements de mentalité. Lorsque la tenue vestimentaire de la femme
constitue un vrai débat, on peut se demander si l’homosexualité, fait plus complexe, peut avoir droit de
cité.
le boulevard du 30 juin à Gombe (Kinshasa) |
Face
à cela, bon nombre d’hommes
aimant le sexe entre eux sont obligés de cacher leur orientation sexuelle
allant jusqu’à
se marier pour être en règle avec la société. Dans un tel milieu, on ne peut
échapper à l’étiquetage
par le fait que tout est basé sur les croyances. Tout le monde est étiqueté et
facilement on en arrive aux stéréotypes. Avec plus de 400 ethnies, La République
démocratique du Congo est comme bon nombre d’Etats africains tombé dans le système des dogmes
tribaux hérités des ancêtres qui déclarent, par exemple, que tel tribu est plus
intelligent ou plus fort que tel autre, favorisant ainsi l’étiquetage
dans notre société. En général, lorsqu’on
est homme, on doit l’être
dans toute sa personnalité. Une personne de sexe masculin c’est celui qui
domine, celui qui dirige, celui qui épouse, etc. Et une femme, c’est celle qui
exécute, celle qui se soumet, celle qu’on prend comme
épouse, etc.
Au cas où un homme ou une femme ne répond pas
à l’un
des critères, il ou elle est tout de suite étiqueté(e). Il est considéré, comme celui qui a un
problème souvent associé à une anomalie
liée à la spiritualité et plus particulièrement
aux mauvais esprits. De ce fait, les
homosexuels n’ont
qu’à s’effacer dans
une telle société ou en plus le sexe continu d’être un sujet tabou.
D’ailleurs,
il faut reconnaître que les congolais sont très hypocrites en matière de
sexualité. Si l’homosexualité
est ignorée et cachée, l’hétérosexualité,
par contre, est exposée car considérée comme normal. Et la coutume
autorise presque tout à l’homme
hétérosexuel allant même jusqu’à faire l’éloge de la
polygamie. Encouragée également par les autorités sous le règne de Mobutu dont
le régime prônait le recours à l’authenticité,
la polygamie, chose pourtant peu recommandable, devint un must pour les hommes.
La réussite de quelqu’un
se voyait plus par le nombre de femmes qu’il
épousait ou entretenait à travers la ville. Et, ces femmes étaient vulgairement
appelées « bureau ». Aujourd’hui
encore, certaines églises de Kinshasa continuent d’encourager
cette pratique.
La place du 30 juin |
En
effet, comme les coutumes de la RDC et de la plupart des pays africains
tolèrent la polygamie, certaines religions s’y réfèrent aussi et autorisent une conception du
mariage qui est à la base de plusieurs fléaux sur le continent (sida, pauvreté,
enfants des rues, etc.)
Cas de l’Église
primitive, une des nombreuses assemblées chrétiennes homophobes de Kinshasa.
Pour les adeptes de cette église, la polygamie serait biblique. Ils déclarent
qu’il
n’y a
aucun verset condamnant cette forme de mariage. Ils vont même jusqu’à dire que
celui qui pratique la polygamie vit mieux qu’un monogame.
Pour
les membres de l’Église
primitive, il y a des versets bibliques qui conseillent aux croyants la manière
dont ils doivent s’y
prendre au sein d’un
ménage polygame. Il s’agit,
par exemple de :
Deutéronome 21,15 qui enseigne à un homme comment il peut vivre
avec deux femmes dans le cas où il préférerait l’une plus que l’autre.
Exode 21,10 enseigne à un mari,
la manière qu’il
doit adopter vis-à-vis de sa première épouse s’il prend une seconde femme.
On
peut comprendre que cette église a trouvé un moyen de légitimer la polygamie.
Ces adeptes reconnaissent en elle une partie de la vérité divine. Cependant,
selon eux, les pasteurs ou les évangélistes peuvent aussi avoir plusieurs
épouses. D’ailleurs,
le pasteur de l’Église
primitive est lui-même polygame alors que la bible est claire à propos des
hommes de Dieu. En effet, 1 Timothée 3 déclare, entre autres, qu’un bon évangéliste doit être le mari d’une seule
femme. Alors, n’est-ce pas un
pêché de s’adonner
à cette forme de mariage ? A mon avis, cette église par le biais de son pasteur
a trouvé comme bien d’autres,
un moyen de lier la tradition à la religion pour faire admettre un fait qui n’est pas
encourageante dans une société qui se veut moderne. Cette perception rejoint
également l’Ancien
Testament qui autorisait la polygamie pour tout le monde. Mais avec le Nouveau
Testament, Jésus Christ a banni cette relation et a ramené le monde à la forme
idéale du mariage (Genèse 2, 24) (Matthieu 19,1-11), c’est-à-dire un
homme pour une femme et une femme pour un homme par les vœux du mariage.
le Palais du Peuple, le siège de parlement congolais. |
Ce laissez aller n’est favorable
qu’aux
hétérosexuels qui sont reconnus comme les seules personnes normales. L’homosexualité
n’est
pas reconnue en RDC et beaucoup d’Etats
du continent noir la classe parmi les délits.
Par Justice Walu
Tiré du manuscrit Itinéraire
Caché
photos: Google, TV5
Je le trouve pas assez représentatif cet article.
RépondreSupprimerOn parle de Kinshasa ou de la RDC?
Des droits des femmes ou des homosexuels?
Des croyances les plus populaires (catholique,évangéliques) ou d'une secte particulière...?
En tout pour ma part, je n'ai pas retrouvé un message qui exhibe la réalité des choses. Je vis à Kinshasa et je suis Kinois depuis ma naissance, je pense que si aujourd'hui l'homosexualité n'est pas acceptée, c'est à cause du christianisme car les coutumes ont déjà été vomis de la plus part avec les messages d'églises évangéliques.
A côté de cela, aujourd'hui, je pense que les homosexuels sont plus acceptés qu'avant car ils essaient de s'ouvrir et de faire connaitre leurs choix ( les moins de 25 pour la plus part); bien que cela résulte d'un grand combat social.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerKinshasa se trouve dans la RDC. Cet article essaie de montrer la manière dont les congolais essaient d'utiliser les coutumes et certaines croyances pour rejeter les mentalités jugées modernes. l'homosexualité pourtant vieille est considérée comme une nouvelle forme de sexualité issue de la modernité. Beaucoup de gens ont tendances à dire que c'est une sexualité qui ne correspond pas à nos valeurs. Entretemps, l'hétérosexualité qui est la forme de sexualité la mieux acceptée et qui selon certains correspond aux valeurs africaines bénéficie d'une liberté parfois alarmante. Je cite le cas l’église primitive qui est une église homophobe et chrétienne qui utilise la bible pour favoriser la polygamie. En abordant le problème du port de pantalon, j'ai juste voulu montrer à titre d'exemple comment les congolais refusent d'une certaine manière la modernité en voyant une femme porter un tel vêtement. Enfin, dire les homosexuels sont plus acceptés c'est exagéré. L'homophobie reste très forte à cause de l'ignorance, des barrières de la religion et surtout des coutumes. Rassurez-vous, la coutume reste indissociable à notre société. La plupart de gays vivant principalement à Kinshasa sont victimes de pressions morales.
RépondreSupprimerY a-t-il des producteurs porno gay a kinshasa? Parce que j'aimerai etre un acteur porno, cela a toujours etE un reve pour moi, si vous en connaissez, tachez de m'aider svp... Merci pour tout contact: Boyjason301@gmail.com
RépondreSupprimerA Kinshasa, il n'y en a pas. Si il y en a je te conseille de ne pas les approcher car ce ne sont surement pas des professionnels.
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